Intégrer un nouveau chat dans un groupe
Délicat moment que celui de l’arrivée d’un nouveau chat dans une maison qui en compte déjà plusieurs. Nous n’avons jamais essayé d’intégrer un chat adulte, seulement des chats de 5-6 mois au plus. A cet âge, ils n’ont pas encore atteint leur maturité sexuelle, et ne connaissent pas les protocoles sociaux et territoriaux des chats adultes.
A l’arrivée du nouveau chat, nous préférons l’isoler pendant quelques jours dans une pièce (en l’occurrence la salle de bain, à l’étage), afin qu’il s’habitue tranquillement à cet environnement inconnu, tout en étant protégé des autres. De l’autre côté de la porte, les chats peuvent sentir son odeur sans être confrontés directement au nouvel arrivant. Les premières nuits, le nouveau chat reste enfermé dans la salle de bain, avec eau, croquettes, litière, la boîte en osier garnie d’un vieux pull pour y dormir, et des jouets.
Le chat qui a subit différents stress avant d’arriver (abandon, transport, etc) a besoin, de se refaire un petit chez lui et se sentir à l’abri. Pour Cola par exemple, nous l’avons transportée de l’association d’adoption à chez nous dans une boîte de transport en osier (forme d’igloo) et lui avons laissé cet abris dans la salle de bain, pour qu’elle puisse y dormir et s’y sentir en sécurité. Les boîtes de transport en plastiques sont souvent redoutées, contrairement à celles en osier dans lesquelles les chats rentrent plus volontiers.
Le lendemain de l’arrivée du chat, après avoir passé un peu de temps a faire connaissance avec lui, on le laisse sortir sur le palier de l’étage, avec accès direct à notre chambre. Nouvelle exploration. Nos autres chats peuvent alors l’observer de loin. Ils sont inquiets et ont peur. Mais ils se risquent à revisiter la salle de bain pour sentir l’odeur que le nouveau chat a laissé dans la pièce.
Les crachats et grognement sont inévitables. L’important est que chacun se sente libre de s’enfuir et de se réfugier dans un endroit sûr, sans risque de se retrouver acculé.
Le jeune chat zappe beaucoup. Même dans un lieu inconnu, il se mettra d’emblée à jouer s’il se sent en confiance. Cola par exemple, a joué aussitôt arrivée, l’insouciance même. Par contre, nous avons remarqué que chez un chat, même jeune, qui a vécu dehors, l’angoisse est trop forte. Il semble être en mode «survie », dû je suppose au fait que la principale préoccupation de sa jeune vie n’eut été que de trouver à manger et se cacher. Notre chat Tatami, jeté d’un sac de sport dans une friche en plein mois de janvier, est de ceux-là. Je ne sais pas ce qu’il a vécu durant les 5 premiers mois de sa vie, j’imagine qu’il était déjà très craintif. Les conditions de son abandon n’ont pas aidé. Quand je l’ai récupéré, après l’avoir nourrit pendant une semaine sur place, il m’a lacéré la main pour s’échapper en voyant mon mari (il a une peur bleue des hommes). Dans ce cas, il faut beaucoup de patience pour aider ce type de chat : trouver ce qui le réconforte, ce qui lui fait plaisir, venir vers lui doucement en lui parlant d’une voix apaisante, lui présenter différents jeux, essayer de jouer avec lui au calme et sans faire de mouvement brusque. Tatami s’est vraiment détendu à l’arrivée de Vénus et Virgil, c'est-à-dire au bout de 2 ans et demi ! Il est tombé raide gaga de Vénus, et ces deux là sont maintenant copains comme cochon. Depuis, il m’invite à venir jouer à ses jeux dans la chambre, apprécie parfois que je le prenne dans mes bras (mais en général il n’aime pas ça et se tortille comme une anguille), et s’est même installé deux fois sur mes genoux… Et oui, avec un chat pareil, on compte les fois où il nous donne un peu de sa confiance, mais quelle victoire alors !
Les premières déambulations du nouveau chat dans la maison font fuir les autres. Ils se cachent, ils se perchent, pour ne pas avoir à affronter le danger. Mais comme le jeune chat est insouciant et généralement très joueur, il montre vite un inintérêt certain pour les habitants des lieux au profit d’un bout de ficelle, d’une balle ou d’une souris qu’il fait valdinguer dans toutes les pièces. Du coup les autres l’observent. Longtemps. Cela dure quelques jours. Arrive le moment où l’un d’eux va vouloir jouer au même jeu, ou bien le moment où le jeune chat va vouloir faire participer la vieille garde dans un sursaut d’excitation. C’est amusant à ce moment là de les voir essayer de jouer ensemble. Ils hésitent, ont envie, n’osent pas, finissent pas oser. Ne se connaissant pas, ils ne sont jamais sur la même longueur d’onde au même moment, et l’un finit toujours par faire peur à l’autre qui se met à cracher et grogner, le premier répondant en crachat de plus belle. Quelques baffes sont distribuées dans ces moments de confusion. Le tout est de veiller à ce qu’ils ne se fassent pas mal, et servir d’arbitre est parfois nécessaire si le ton monte un peu trop haut. Les petits ne tiennent généralement pas tête !
Au fil des jours, les départs à fond de train du jeune chat ne surprennent plus personne. Même s’ils se chamaillent pour une souris, un bon gros dodo au coin du feu réconcilie et détend tout le monde.
Au bout d’un mois, la nouvelle communauté vit quasiment normalement.
Nous essayons d'adopter deux chats de la même portée plutôt qu'un seul. Le stress est bien moins important : ils restent ensemble, se connaissent depuis toujours et s'amusent dès leur arrivée en se moquant bien des gros grincheux qui les regardent où du lieu où ils atterrissent. Nous avons vraiment vu la différence avec un chat arrivé seul.